mardi 9 mai 2017

Alors la bouillonnante, c'était comment?


Zina et Christophe nous racontent leur bouillonnante... Pour l'une, pour la première fois sur un ultra-trail, remplie de doutes et d'émotions... pour l'autre, son avis sur l'utilisation des bâtons sur un trail : gène ou aide?... N'hésitez pas à réagir en commentaire de cet article!




Zina nous raconte son premier trail de 50 km...
Le trail de la Bouillonnante 50 km est une distance qui m’attire depuis un an. Bouillon, le cadre, l’histoire... Bref, tout y était pour me décider à m'y inscrire...

Jour J-1
Le dossard est retiré, je réalise que ça y est, difficile de reculer. Je ne sais pas comment font les coureurs de longues distances (je pense à tous nos traileurs à Madère par exemple), mais 50 km me semble impossible à franchir. Et quid du froid, du vertige, des blessures? Que de questions pendant toute la soirée.

Jour J
Après un petit déjeuner en compagnie de Marc, je fais un dernier check de mon "sac". Me voilà prête et toute excitée de rejoindre la cours d'honneur du château de Godefroid. Encore des doutes avant le départ, heureusement Marc est là pour m’encourager.
Le départ est donné, on part tout derrière avec Marc, pour ne pas commencer trop vite. Beaucoup de questionnement dans ma tête, finira ou finira pas ? Dans la douleur, avec difficulté, ou avec le sourire ?
Les kilomètres passent seuls, l’un après l’autre, étape par étape. J’ai de super sensations dans les jambes mais aussi dans la tête. Je ne pense pas à la fin mais d’abord au premier ravitaillement, puis au suivant et encore au suivant. Je dépasse petit à petit des groupes des traileurs. Après 30 km, j’ai dû en dépasser plus de 200, ça ne m’empêche pas d’avoir des doutes et de me demander quand est-ce que mon corps ne voudra plus avancer ? Mais en attendant je profite de beaux paysages, du plaisir de la course, des moments avec moi-même mais aussi des rencontres et des brèves discussions avec les autres traileurs.
Vers le km 34 l’ambiance devient mythique. Je me retrouve seule sur un single track avec un traileur flamand et on se demande si on ne s’est pas trompé de chemin (il faut savoir que je m'égare du parcours presque à tous les trails !). Mais ça n’a pas duré longtemps, on croise les traileurs des 29km. On arrive au mur de Frahan dont tout le monde me parlait tant. La file d’attente est très très longue (des dizaines de participants des 29 km sont devant moi), je fais ce que je peux pour dépasser la foule dans cette montée pour ne pas perdre mon élan. Je me retrouve ensuite dans le parcours réputé "vertigineux" et là je prends sur moi (et oui j’ai le vertige) et je pense de nouveau, un pied après l’autre, un pas à la fois.
Et voilà que je suis au 40e km, la fin semble proche et le plaisir est toujours là. On dirait que plus rien ne peut arriver, et puis cet affrontement avec le passage à gué à 6°. Je n’en sens plus mes jambes, mais je repars. Je savais qu’au deuxième passage je verrais Pierre et après ce sera la fin. Quel plaisir de croiser quelqu’un qu’on connait sur le parcours, merci Pierre et merci pour les photos ! Je retombe encore sur un groupe de trailers des 50 km, je sens qu’il me reste du jus et j’accélère sur les derniers kms pour finir en compagnie de Joe.
Ça y est, c’est fini. Je retrouve les Cepaliens, les RCBistes et la vie continue comme avant.
Je me demande si c’était moi, si c’est bien moi qui ai couru la course ou si c’était quelqu’un d’autre. L’adrénaline et l’excitation me tiennent en forme jusqu’au bout de la nuit.

Après cette première expérience, je n’ai qu’un envie : recommencer et cette fois aller au bout de mes forces, plus dans l’effort et avec un peu plus de confiance (même si le doute et l’incertitude existeront toujours en moi).

Quant à Christophe, il nous parle de son expérience avec des bâtons pendant le trail...
Depuis quelques trails j’avais tendance à me poser certaines questions concernant ces traileurs ayant l’audace de me dépasser avec leurs bâtons. 
Étaient-ils bien meilleurs que moi en course (ce qui est certainement vraisemblable) ou le fait d’avoir des bâtons leurs permettaient d’avoir plus de facilité tout simplement ? 
A ce moment-là, j’avais tendance à croire qu’il ne s’agissait que d’un accessoire sans importance et que ceux-ci devaient être plus encombrant qu’autre chose. 

Lors du trail des sauvages, les nombreuses cotes avaient eu tendance à bien m'exploser et l'arrivée était encore bien loin. Je devais entamer la 6eme ou 7eme cote en pestant sur moi-même, tant mes ressources avaient été trop vite épuisées et j’entendais déjà Olivier ou Snouky me dire, pour la 45eme fois, que j’avais démarré trop vite. Mais je fus une nouvelle fois interrompu dans mes pensées par un traileur ayant des bâtons qui, ni une ni deux, me dépassa «  la fleur au fusil ». C’en était trop, je devais me faire ma propre opinion. Au même moment, un bâton en bois traînait juste devant moi et je décidais donc de le prendre pour essayer cette technique. Assez rapidement, le fait de me redresser me donna plus d’oxygène et terminai plus aisément ce deuxième trail de la saison.

Trois semaines plus tard, la Bouillonnante s’annonçait et les dénivelés qui l’accompagnent. Si ce bâton de bois m’avait bien aidé lors de la fin de mon dernier trail, 2 bâtons pourraient très probablement encore plus m’aider.
En arrivant à Bouillon j’avais donc des bâtons en ma possession et démarrais le trail plein de confiance. Les kilomètres s’enchaînaient et je ne ressentais pas le besoin de les utiliser. Juste un peu avant « The wall », la fatigue commençait à se faire sentir et je décidais donc de les utiliser pour la première fois. J’enchaînais les montées avec nettement plus d’aisance. Le fait de m’aider des bâtons, me permettait de rester bien droit, de mieux respirer, de moins devoir « pousser » sur mes cuisses et donc de moins m’épuiser. En conclusion, un réel bonheur que je ne peux que vous conseillez de tester.

Un traileur sans prétention qui ne vous veut que du bien : Christophe Bière !!

1 commentaire:

LN a dit…

http://www.hardloop.fr/article/0431-5-bonnes-raisons-d-utiliser-des-batons-de-trail

voici un article intéressant sur l'utilisation des bâtons en trail, partagé par Olivier Gausset.