Et voilà 24 mois se sont déjà écoulés depuis ma troisième juracîme, vu le caractère particulier de cette course je prends la plume pour vous raconter ce qu’est la juracîme exactement.
D’abord, c’est sans doute la course qui m’a fait le plus souffrir, mais paradoxalement celle dont je garde les meilleurs souvenirs.
La souffrance c’est surtout pour la dernière étape, quand vos jambes n’ont pas encore avalé le chasseral et ses 1606 mètres d’altitude, vous leur demandez de courir de leur plus belle foulées 23 km
pratiquement plat.
Cela peut être aussi de courir cette étape avec une gueule de bois car la veille vous avez regardé la finale de la coupe du monde de hockey sur glace (Suisse/chaipluki) en vidant des verres de bières...
Cela peut être aussi de courir cette étape avec une gueule de bois car la veille vous avez regardé la finale de la coupe du monde de hockey sur glace (Suisse/chaipluki) en vidant des verres de bières...
...Pour les bons souvenirs je me rappelle de l’édition 2011 et de la lutte épique entre un Marc Vanderlinden encore fringuant, un Laurent Blasson tout sourire et moi-même sec comme une biscotte.
A chaque étape la bataille fut rude, mais l’expérimentée grenouille l’emportera sur les deux jeunots.
Autre bon souvenir :les 3 longues étapes de la dernière édition courues « main dans la main » avec Bastien Dezutter, chacun tirant l’autre dans les moments difficiles pour terminer ensemble à Tavannes.
Mais si nous parlions un peu de course à pieds car c’est pour celà que l’on va se taper 10 heure de car.
De ce coté là également la course est particulière car pendant 3 jours on ne fait que monter, monter et monter encore. Et puis autre particularité, il faut aligner 5 courses en 4 jours.
Commençons par le commencement, à peine descendu du car le vendredi une mise en jambe vous attend. Les habitués vous montreront du bout du doigt un petit chalet tout en haut d’une montagne en vous disant « c’est là, l’arrivée aujourd’hui »
Sûr que 7 km de course ça a l’air facile, sauf quand on vous pimente ça de 500 mètres de D+ sur 4 km avec des portions à 15% de pente.
Ce n’est pas le jour pour gagner 30 secondes en tirant comme un malade, car un effort de trop le vendredi se paie souvent cash le lundi matin, voire déjà sur les pentes du chasseral dimanche.
Monter donc à un bon rythme jusqu’au 6 ième km et là envoyer la sauce sur le dernier kilomètre plat menant à l’arrivée. Dès la ligne franchie enfiler un survêtement et mangez, buvez sans attendre le repas car demain vous allez en dépenser des calories…
S’il fait beau, rendez vous derrière le chalet pour un magnifique panorama.
Samedi matin fini de rire : 22 km et 900 mètres de dénivelé ça va vous changer du BW. Après 3 km « relativement » plat vous attaquerez un alpage droit dans la pente. Il faut bien ça pour monter de pratiquement 500 mètres sur 3 km.
Heureusement après ce passage bien raide, la pente s’adoucit pour vous emmener à la tour de moron. Après un bon ravito, une belle ballade commence entre sous-bois et prairies avec un profil descendant pendant 10 km égayé de quelques côtes histoire de ne pas s’endormir. Pour entamez votre fraicheur avant le contre la montre de l’après midi, l’organisation a pensé à terminer cette étape par mur d’un petit kilomètre à 15%. Cette côte sent l’écurie mais ne galoper pas trop car les dernier 1500 mètres de l’étape se feront sur un alpage en faux plat.
Voilà vous êtes arrivé, mangez, buvez, prenez votre douche et faites vous masser. Après le spaghetti, à la sieste dans la prairie ou le gymnase avant le contre la montre.
A vous mesdames de vous élancer en premier cette après midi. Une par une par intervalles de 30 secondes, puis un par unnous vous suivrons.
S’il ne fallait pas courir si vite cette étape serait la plus facile, 7 km et 200 m de D+. Attendez le 2ième km pour lacher tout vos chevaux car c’est à cet endroit que se trouve la seule difficulté du parcours un belle côte de 2km. Montez à bon train et faites ensuite chauffer vos semelles jusqu’à l’arrivée car la voie est libre il n’y a plus qu’à dérouler !!! Arrivé sur l’asphalte vous pouvez même vous offrir un sprint royal dans cette belle descente de 500 mètre de long au beau milieu d’une horde de supporters.
Vous connaissez le point culminant du Jura ? Si la réponse est non, ça ne saurait tarder car il est au menu de ce dimanche de Pentecôte qui porte aujourd'hui bien son nom.
Prenez votre élan pendant les 500 premiers mètres car après ça c’est l’équivalent de Sierre Zinal qui vous attend avec une pente de presque 20 % de moyenne sur 2 km au milieu des bois. Ensuite du 3 ième au 7ième kilomètre le parcours devient presque roulant : les méchantes côtes sont entrecoupées de gentils faux plats salvateurs. Prenez le temps de vous amuser entre le 7 et le douzième kilomètre c’est une vraie montagne russe, ça monte, ça descend, ça tourne , c’est amusant.
Vers le dizième kilomètre vous apercevrez le graal au loin. L’antenne du chasseral a l’air si proche et pourtant elle se situe à 9km et 300 de D+ de vous. Les derniers kilomètres de montée seront les plus durs, dans la caillasse, parfois la neige et souvent le vent. Cette dernière côte se monte comme des escaliers taillés dans la roche. Vous êtes à la tour, courage plus qu’un kilomètre de descente sur route, lachez les chevaux !
Que vous ayez abuser de la bière Suisse ou non la veille ni changera pas grand-chose, le réveil à 5 heure du matin ce lundi sera difficile.
Direction le mont Soleil pour la course la plus longue de votre week end, les jambons durs comme du roc doivent maintenant tenir la cadence durant 23km d’un long si long parcours façon Brabant Wallon. Profitez du paysage ça vous évitera de penser à vos jambes.
La plus grosse difficulte sera une côte de 150 mètres de D+ (ridicule) au milieu du parcours suivie, ô délivrance, d’un descente infernalement longue vers Tavannes où après avoir traversé le village (en montée) la ligne d'arrivée vous tend les bras.
A vous Bière, vin et chips il faut reprendre des forces avant d’affronter les 10 h de car sous le signe de la sieste bien méritée.
De retour chez vous Il ne vous restera plus qu'à attendre 2 ans pour vous inscrire à l'édition 2019!
2 commentaires:
belle description de la course...j'avais oublié les détails.
Seb, c'est bien !
bon puisque ça c'est trop court comme commentaire même sur un blog... LN veille au grain ;-) j'ajoute qu'à la lecture du topo de Seb on s'y croirait... la prevue je un peu mal aux jambes là... pas vous ? Sportivement, PY
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